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BRM 600 – Montigny

BRM 600km

Cette année j’ai peu roulé avant le printemps, mais j’ai quand même décidé de préparer toute la série des Brevets qualificatifs pour le Paris-Brest-Paris. D’ailleurs Hervé et moi étions ensembles sur le 300 de Gif. Cette année le 600 de Montigny est le seul brevet que j’ai déjà fait en 2011, les 3 autres étaient des nouveautés.
L’avantage c’est que je savais quels passages seraient éprouvants, l’inconvénient c’est que je connais déjà le parcours.

Je suis donc parti samedi à 4h40 de Montigny avec 3 copains pour les 5400 m de D+ tout en bosses courtes. En gros il n’y a pas de plat sur ce brevet, sauf … ah bah non en fait y’en n’a pas.
Nous sommes donc partis, avec le vent dans la figure comme il se doit, direction l’ouest.
Tout le début jusqu’à Senonches est assez ennuyeux, à la fois parce qu’on est en plaine, et aussi parce que je connais presque par coeur cette région que tous les BRM « parisiens » empruntent.
Mais on ne tarde pas à arriver dans le Perche et ses collines. C’est vert et valloné avec des routes qui tournicotent, bref c’est super sympa. C’est aussi une région que je parcoure régulièrement.
Arrivés à Mortagne, on prend la direction de Sées pour traverser la forêt d’écouves et escalader le signal d’écouves qui est le point culminant du grand ouest, à un peu plus de 410 m. Cette forêt est magnifique et l’ascension un vrai régal. Il y a de superbes digitales (que l’on rencontrera régulièrement à l’ouest de Mortagne, mais jamais d’aussi belles que celles-ci) et ça sent bon le sous-bois de connifères. On se croirait en montagne !
Arrivé après 11h de vélo à Bagnoles est toujours assez marrant. C’est une ville qui possède des thermes, un casino, un beau golf et qui est assez hupée, et le contraste est saisissant. On a d’ailleurs eu du mal à dégoter une boulangerie.
La suite du parcours est fatiguante. Jusqu’à Saint-hilaire-du-harcouet on prend une succession de longues lignes droites ondulantes de montées en descentes successives, et avec pas mal de circulation. C’est à Saint-hilaire-du-harcouet que l’on amorce le virage pour repartir à l’est. Jusqu’à Ernée nous avons pu profiter de 50 km de vent favorable avant qu’il ne tourne, et bien sûr pas dans le bon sens.

On est à la moitié : trop tard pour faire demi-tour, alors en avant.
La nuit commence à tomber à Lassay et nous nous équipons pour la nuit qui va être fraîche contrairement à la journée du samedi. Surtout que la fatigue exacerbe l’impression de froid.
Nous arrivons à Vilaine-la-juhel vers 1h du matin et 2 de mes copains souhaitent dormir. Ils ont trouvé refuge dans un distributeur de banque. Je continue dans la nuit avec un de mes copains. Il n’est pas au mieux depuis Vilaine et on avance pas très vite, d’autant que nous faisons des pauses régulières pour lutter contre l’endormissement.
Je n’avais pas eu ce genre de souci en 2011.
A Soulgé-le-ganelon nous voyons au loin un orage qui visiblement est au niveau de la forêt d’écouves. On espère ne pas y avoir droit également, mais nous serons épargnés. Nous finissons tant bien que mal par atteindre Mortagne vers 6h du matin.
Mon copain est à bout, il passe même deux côtes à pied avant Mortagne.
Alors que nous sommes assis, un des deux copains dormeurs annonce qu’il abandonne à Bourg le roi, il a pris froid au ventre et subit quelques désagrements incompatibles avec la pratique de la bicyclette.
Nous lui conseillons de prendre le train à Alençon.
Nous qui rêvions d’un café et d’un thé chaud, tout est encore fermé. Tant pis, ça attendra encore un peu.
En fait nous avons du attendre Senonches pour trouver un troquet ouvert et enfin nous offrir un petit déjeuner chaud. Il fallait bien ça pour le moral, car la partie qui nous sépare encore de Montigny n’est pas folichone, surtout avec du vent dans la figure.

Mais c’est la fin, ça se sent. Mon copain a du mal à rester dans ma roue pour s’abriter, les côtes sont un calvaire pour lui et on avance vraiment doucement, ce qui rend cette fin de parcours interminable.
On passe enfin Rambouillet puis on bascule enfin dans la vallée des vaux qui descend jusqu’à Dampierre où on monte doucement les 17 tournants.
En haut, un copain qui habite Montigny est venu à notre rencontre pour terminer le parcours avec nous, ainsi que le copain qui a pris le train jusqu’a Maintenon. Nous finissons ces 602 km ensembles. Moi et mon acolyte de route avons mis 33h20 pour boucler le parcours, soit 40 minutes de mieux qu’en 2011 pour moi. J’aurais bien aimé faire 30h mais vues les circonstances ça n’était pas possible…

Olivier