MB Race 2014
Petit compte-rendu de la MBRace le 6 juillet 2014 effectuée par Fabien Archambault.
Tout d’abord, il faut situer mon état en arrivant : j’avais eu une très mauvaise expérience de la Granit’Montana 3 semaines plus tôt avec tout plein de problèmes ! J’ai fait mon maximum pour résoudre les pannes en changeant les pneus du vélo et en améliorant le passage de câble de la TDS télescopique. Ensuite, depuis cette course j’avais les côtes qui me faisaient mal à un endroit situé vers les côtes flottantes, malgré un passage chez l’ostéopathe qui m’a au passage remis une vertèbre cervicale en place, j’avais toujours mal… Visite chez le médecin pour radio des côtes qui, le samedi 28 juin, dit que rien n’est cassé ou autre. Donc Voltarène et antalgiques puis repos devraient suffire. Je peux donc partir pour la Haute-Savoie dès lundi.
Pour situer aussi, j’ai fait l’an passé la MBRace et j’ai abandonné vers le kilomètre 60 pour cause de roue arrière et dérailleur cassés, alors qu’à ce moment il ne reste presque plus de difficultés et que j’étais vraiment bien. J’ai aussi fait le 50 km, il y a 2 ans en 4h50 et avant c’était bénévole ! Donc mon esprit de revanche sur la course cette année me donne envie d’aller sur le 100 km, même si je sais que ma préparation n’est pas optimale.
Arrivé sur place dans l’après-midi du lundi précédent la course, premier test depuis là où je loge, à Sallanches, je monte vers Cordon (environ 400 D+ sur 4 km) par la route pour voir comment je supporte l’effort vu que mon entrainement était léger avec les côtes qui me faisaient mal en vélotaff… C’est bon signe je n’ai pas mal pour l’instant. Le lendemain, petite sortie avec 300 D+ sur une dizaine de kilomètres pour rouler tranquillement. Toujours pas de problème. Mercredi : temps pourri avec pluie et crachin, pas motivé pour sortir et comme ils prévoient un beau temps le lendemain c’est pas grave. Jeudi, allez je sors pour être certain de pouvoir me présenter dimanche. Sortie direction le col du Jaillet par les chemins que je connais, ça monte longtemps, j’ai mis 1h30, avec un sommet vers les 1500 m, soit presque 1000 D+, suivi d’une belle descente de 30 minutes presque tout droit ! Là on s’amuse ! Toujours parfait pour prendre le départ, la confiance monte ! Vendredi temps exécrable… Le terrain va être glissant. Samedi, petit tour comme le mardi juste pour voir le terrain et pour entretenir la forme sans se fatiguer.
Niveau alimentation, pour la MBRace c’est la seule course où je fais vraiment attention. Trois jours de malto avant, pas mal de féculents, viande la semaine avant et un vrai bon plat de pâtes le samedi soir ! Un gâteau sport au petit déjeuner avec du thé pour que ça passe mieux. Je pars avec un sac plein de 3 litres d’eau et un bidon d’isostar. J’ai aussi des gels coup de fouet anti crampes dans le sac et des barres de céréales.
Le dimanche approche, réveil 4h30 pour le petit déjeuner et préparation, puis prise de la voiture pour arriver à Megève vers 5h45. Mise en place dans la zone de départ et là, déjà, on voit qu’il y a beaucoup plus de monde que les années précédentes ! Le speaker annonce 700 personnes au départ, vu le monde devant et derrière je suis au départ vers les 600, mais bon c’est très long la MBRace donc pas de problème.
Départ lancé à 6h00, le temps que tout le monde se lance, je passe la ligne de départ à 6h02 ! Le temps est magnifique un peu frais au départ mais on va avoir une belle journée ! Ça roule sur la route à un bon train, route assez large, vraiment pratique vu le monde qui est présent. Arrive la première montée à deux de front ça monte bien mais arrivent les premiers soucis, pas mal de personnes posent pied à terre alors que ça ne monte pas franchement très fort. Du coup, il faut fournir un peu d’effort pour les éviter. Je passe aussi bien que possible, puis première descente dans des gravillons, adhérence pas top mais ça met en jambes. Petite remontée déjà plus de bouchons ! Puis ça redescend vers Cordon, là je suis un peu bloqué par des gars qui descendent pas trop mais bon c’est que le début. J’arrive au premier ravitaillement et j’hallucine : 45 minutes pour faire les 14 premiers kilomètres, je suis en forme olympique ??? Ça fait environ 500 D+ maximum pour 700 D- mais quand même le temps est très court ! Donc c’est le premier ravitaillement, je ne le passe surtout pas, je mange, bois mais c’est reparti assez vite !
Là on sait que commence vraiment la course avec la montée du Col du Jayet, je la connais j’ai fait cette montée jeudi, mais pas par le même chemin exactement. Avant, on nous fait passer par quelques bons raidars qui chauffent bien les cuisses avec quelques descentes mais pas mal de route… Arrive enfin la partie Col du Jayet, ça monte… longtemps ! Par contre, on peut admirer le soleil qui se lève sur le Mont-Blanc avec toute la chaîne c’est magique et c’est là qu’on se dit qu’on fait la MBRace pour ça ! Arrivé au chalet de l’Avenaz on est presque au sommet, il reste une portion bien galère de portage ! Un chemin de chèvres qui ne passe clairement pas sur un vélo… Une fois passé, un single bien sympa mais avec la boue bien glissante c’est pas très simple ! Petit pointage, j’en suis au kilomètre 28 en 2h56 la moyenne est beaucoup plus normale mais bon on vient de prendre facilement 1000 D+ et on n’a pas entamé la descente, donc très bon rythme. Je suis encore frais et je me sens d’aller sur le 100 km ! Passé le début de descente bien galère, je peux lâcher les freins et descendre, les chemins sont assez larges et pas trop techniques. Quelques bonnes grosses côtes cassent le rythme mais bon c’est normal !
J’arrive au ravitaillement de la Giettaz au kilomètre 36, ça fait 3h27 que je suis parti. Je suis toujours en forme mais je sais que le plus gros du 70 km arrive ! Le ravitaillement est bien pris pour ne pas avoir de problème d’alimentation dans la monstrueuse côte qui arrive. De toute façon, à ce ravitaillement on annonce bien la couleur : 9 km et 761 D+ ! Sachant qu’il y a environ 1 km en plat descendant… Donc c’est parti, ça monte lentement mais sur le vélo à 4-5 km/h ! Je n’arrive pas à aller plus vite, mais bon je reste sur le vélo alors que d’autres poussent, c’est bon ça évite les crampes ! Bien sûr arrive le passage où ça ne passe plus, à mon niveau, et je le sais donc pied à terre et portage sur facilement 800 m. Passé cette zone, je remonte sur le vélo et c’est reparti jusqu’au ravitaillement du Gâteau au kilomètre 45 au bout de 4h54. Là je commence à me dire que vu que je n’arrive pas à mettre plus en montée mon objectif du 100 km s’éloigne… Je m’alimente bien encore une fois et comme j’ai vidé mon bidon d’isostar (0,5 L), je remplis la gourde d’eau et je mets une pastille de « d’isostar » (un équivalent qui avait était donné à la Granit’Montana). C’est reparti on n’est qu’à la moitié de la côte et la partie la plus dure arrive ! Je me souvenais de 2 murs à passer, en fait il y en a 3 !!! Bon là c’est simple ça pousse, ça porte enfin c’est très dur !!! Je fais le maximum sur le vélo mais les pourcentages sont horribles. Par contre, la vue est exceptionnelle !
Voilà le sommet, je n’ai pas de pointage exact à cet endroit là mais je suis environ une heure après le ravitaillement ! Je crois être à 11h45 à ce point soit 5h45 depuis le départ. Là par contre, c’est la descente qui s’entame avec bien sûr encore quelques légères montées, mais c’est en grande partie descendant et assez technique. Je me méfie très fortement parce que c’est là que j’ai cassé l’an passé et que j’ai dû abandonner ! En plus, arrivé en haut de la tête de Torraz, j’ai la chaîne qui n’arrête pas de faire du « chain suck » à cause de la boue, j’ai bien sûr pas pris d’huile (grosse erreur !!!) mais coup de chance des spectateurs sont là avec une grosse bombe de WD40 et aident ceux qui ont besoin ! Du coup ça repart nickel ! Il faut voir la vue en haut : c’est magique, même si c’est pas le moment pour m’arrêter mais plein de coureurs le font ! J’y retourne de toute façon en randonnée ou en hiver par ici ! Puis, arrive une zone toute pleine de racines qui signifie qu’on arrive aux Frasses, donc au ravitaillement suivant.
Arrivé au kilomètre 53 en 6h18. Pareil, on mange bien et on repart ! S’ensuit une côte qui fait bien mal aux cuisses, mais qui n’est pas très longue, puis arrive la partie de la descente que j’attendais. Cette descente emprunte une spéciale de la MBEnduro qui est géniale ! Virages relevés, bosses, racines… le pied ! Enfin, je dis ça, mais vu certaines personnes qui galèrent en descente c’est pas la partie qu’ils apprécient ! Là on plonge directement sur Combloux, on approche du bout, pour moi qui à ce moment suis certain de m’arrêter au 70 ! Donc kilomètre 62 en 6h58 je ne suis plus très loin de la fin.
D’après la carte imprimée sur la plaque de cadre, la fin est une portion descendante mais… c’est faux !!! On nous fait prendre une montée qui à mon avis n’est pas si difficile mais avec l’effort que j’ai fait depuis le début, elle me parait vraiment dure !!! Bien obligé de poser pied à terre tellement je suis au bout. Puis la fin, portion de route en faux plat montant avec vent de face et personne pour rouler en relais et s’abriter… Un bon point de mire qui m’aide à garder un bon rythme mais c’est dur ! Et là arrive la fin, le choix final entre : soit je vais vers le 100 km, soit je termine ici ! Je suis mort donc je termine à ce moment-là ! Finalement 68 km 3600 m de D+ en 7h31. Épreuve terminée ! J’ai dû mettre 5 minutes et boire beaucoup avant de reprendre mes esprits… j’étais au bout mais qu’est-ce que ça fait du bien ! Revanche prise ! Mon sac de 3 L était vide heureusement que ça se finissait ! Donc j’ai bu facilement 4,5 L d’eau en comptant ravitaillements et ce que j’avais dans les poches au départ.
En résumé : beaucoup de boue pour cette édition, un temps magnifique, paysages magnifiques mais ça c’est tous les ans ! L’ambiance des spectateurs toujours excellente et plein de monde pour applaudir tout du long. L’ambiance entre les coureurs n’est pas à se tirer la bourre, on est tous dans la même galère et pour un effort très prolongé ! Balisage pas de soucis et ravitaillements copieux !
Petite image du parcours :